Julien Ramel est un ancien stagiaire BPREA du Robillard, aujourd’hui en cours d’installation de sa future pépinière nommée La PépinOuche à Saint Laurant du Tencement, dans l’Eure. Il y cultivera des plants bios comestibles. Nous lui avons posé 5 questions pour présenter son parcours, son activité et ses futurs projets.
Peux-tu nous présenter ton activité agricole ?
Mon entreprise individuelle est une pépinière de plants bios comestibles, d’une surface d’un hectare situé au 354 impasse de la Butte sur la commune de Saint Laurent du Tencement (27390).
Elle s’appelle La PépinOuche parce qu’elle est située en pays d’Ouche entre Montreuil l’Argilé et La Ferté en Ouche.
J’y produit des plants potagers, des plantes aromatiques et médicinales, des plantes vivaces, des plantes fixatrices d’azote, mellifère, des arbustes de type petit fruits ou des lianes et bientôt des arbres fruitiers.
Les plants sont tous issus de graines bios reproductibles, grandissent dans du terreau certifié bio, sans engrais chimiques. Et la thématique de la pépinière est que la quasi-totalité des plantes sont comestibles à maturité.
Je souhaite développer des variétés connues et appréciées mais aussi faire découvrir des plus méconnues, acclimatées et très intéressantes.
La production, la vente de plants sont mes ateliers principaux. En parallèle, je souhaite implanter un verger sur une partie du terrain, sous forme de jardin-forêt. Ainsi qu’une haie brise-vent sur la frontière Ouest de mon terrain, pour protéger le jeune verger.
Cet atelier d’agroforesterie, me permettra, d’avoir dans quelques années des pieds mère pour les boutures, les greffons, mais aussi pour de la production de fruit et des visites de l’arboretum.
Quel a été ton parcours avant ta formation au CFPPA Le Robillard ?
Avant d’intégrer la formation au Robillard en 2020, je travaillais sur Paris en tant que comédien depuis 2006 et la fin de ma formation au Cours d’art dramatique René Simon. J’ai également fait de la mise en scène et créé un festival de courts métrages et spectacles vivants entre 2010 et 2013.
J’ai en parallèle travaillé comme professeur de théâtre, animateur, et serveur. En 2015, je me suis inscris à l’université populaire de permaculture et depuis je n’ai cessé de lire, regarder des vidéos et étudier l’écologie, le maraîchage et plus particulièrement la botanique.
Quelle formation as-tu suivi au Robillard ?
Au Robillard, j’ai choisi comme tronc commun le maraîchage. Car j’avais en tête en m’inscrivant à la formation de devenir maraîcher. Mais très rapidement, je me suis aperçu que j’étais plus intéressé par le fait d’étendre mes connaissances botaniques, que de devenir un technicien chevronné sur un cinquantaine de plantes.
Concernant les options, je n’ai pas réussi à trouver celles qui collaient le mieux à mon projet mais elles m’ont été très utiles et instructives. J’ai donc choisi « Transformation des PAM » et « Agroforesterie ». Cette dernière option m’a permis d’être plus précis et organisé sur mon atelier de jardin-forêt.
En quoi ta formation au Robillard t’a aidé dans ton projet ?
Comme je l’ai dit précédemment, la formation m’a permis de réaliser que je préférais me reconvertir en pépiniériste plutôt qu’en maraîcher.
Mais elle m’a aussi permis de découvrir les réalités de la création d’entreprise, de comprendre des notions de gestion et de comptabilité. Elle m’a permis également de parfaire certaines connaissances et d’acquérir plus de technicité sur d’autres.
Et par-dessus tout, elle m’a permis d’établir un réseau de professionnels passionnés (élèves de la promotion, maîtres de stage, enseignants et intervenants) avec qui je compte bien maintenir le lien.
Quels sont les prochains objectifs que tu vises dans ton activité ?
Les objectifs sont nombreux en cette fin de parcours d’installation. Pour les organiser dans le temps je dirais :
– Obtenir un accord bancaire pour les 50000 euros d’investissements demandés.
– Attendre les commissions du CDOA pour la DJA et la commission d’InitiativEure pour un prêt d’honneur pour assurer ma trésorerie. Ainsi que les demandes d’aides région et département pour les immobilisations, le petit matériel, et l’implantation de haies.
– Lancer un financement participatif (objectif 10000 euros) pour l’achat d’un camion de livraison et d’une remorque.
– Mettre en place avant Janvier 2022, les chantiers de création du bassin de rétention de 120m3 et le terrassement de la plateforme pour le montage de la serre bi-chapelle de 800m2.
– Le montage de la serre, de son système d’irrigation automatisé, des nappes chauffantes, des chemins de circulations et des zones de stockage et de travail…
– L’achat d’un presse mottes pour minimiser l’utilisation de plastique.
– Et pour finir, la production et la vente de 20000 plants en 2022.
Cela représente les premières étapes de mon entreprise. Mais les objectifs généraux de ma démarche sont de me faire connaître localement, de pouvoir générer un salaire proche du Smic au plus vite et rembourser rapidement mes emprunts. Cette première étape, « économique », me permettra à l’avenir de pouvoir associer mon projet à des démarches culturelles, éducatives, associatives, locales afin de créer du lien et des activités en zone rurale, trop souvent délaissée par les pouvoirs publics.
Julien a lancé dernièrement un financement participatif pour installer sa pépinière. Pour l’aider dans son projet et profiter des contreparties proposées, retrouvez son financement participatif en cliquant ici.