Benoît Touchard est un ancien stagiaire BPREA du Robillard aujourd’hui installé à la Ferme du Trousseau, à Saint-Pierre-sur-Dives (Calvados), avec son activité nommée Bouiner dans les champs. Il cultive des plantes aromatiques et médicinales… mais pas seulement ! Nous lui avons posé 5 questions pour présenter son parcours, son activité et ses futurs projets.
Peux-tu nous présenter ton activité agricole ?
Je suis installé à Saint-Pierre-sur-Dives, à la Ferme du Trousseau, et mon activité s’appelle Bouiner dans les champs. En fait, c’est plusieurs activités en une. Je produis et transforme des plantes aromatiques et médicinales pour en faire des tisanes, des mélanges pour la cuisine, des sels aux herbes et des vinaigres aromatisés. Je produis également du plant potager : légumes, fines herbes, aromates, plantes médicinales, fleurs comestibles et ornementales. Je fais un peu de maraîchage et, depuis peu, je fais de la fleur coupée en bouquet dès que la saison le permet. Je suis en bio pour la pépinière et ma demande de labellisation est en cours pour mes autres produits, mais tout est garanti sans intrant chimique. Je fais tout à la main et j’essaye d’utiliser le moins d’électricité ou de pétrole possible. Par exemple, mes tisanes sèchent dans des séchoirs solaires que j’ai fabriqués moi-même, et je prépare mes planches de culture par occultation avec des bâches en complétant à la houe, ce qui me permet de ne pas avoir de motoculteur. C’est un peu plus de travail, mais je suis très attaché à l’éthique, je cherche toujours à faire le plus low-tech possible pour réduire mon impact sur l’environnement, voire le rendre positif.
Quel a été ton parcours avant ta formation au CFPPA Le Robillard ?
J’ai fait un master de géographie. Mon sujet de mémoire portait sur une réflexion autour de l’autonomie alimentaire des territoires, avec un gros cas d’étude sur la Communauté Urbaine de Caen-la-Mer. J’ai toujours été passionné par les questions liées à l’agriculture et à la paysannerie, et au rôle capital des productions vivrières, leurs impacts… Mais une fois mon diplôme en poche, quand je me suis rendu compte que j’allais certainement passer ma vie derrière un ordinateur pour faire de la cartographie, j’ai préféré changer de voie. Je suis parti vivre mon sujet d’étude de l’intérieur ! (rire) Donc un an après être sorti de l’université, je suis reparti en formation en m’inscrivant au Robillard.
Quelle formation as-tu suivie au Robillard (et quelles options) ?
J’ai fait le BPREA avec comme activité principale le maraîchage, et les options « Transformer les plantes aromatiques et médicinales », et « Bière artisanale ». Vous aurez remarqué que je n’ai pas persisté pour la bière… J’ai testé, mais ce n’était pas pour moi ! L’option sur les PAM, par contre, m’a donné pas mal d’idées pour élargir ma gamme de produits transformés.
En quoi ta formation au Robillard t’a aidé dans ton projet ?
Comme je l’ai dit, ça m’a donné des idées pour la transfo. Après, forcément, c’est une formation qui donne des bases pour la gestion et la compta, c’est toujours important. Mais les stages m’ont semblé être la partie la plus enrichissante, finalement. J’ai fait un de mes deux stages chez un maraîcher tout près de chez moi, et on a gardé des liens. On fait même certaines productions ensemble, maintenant. Alors j’aurais tendance à dire que, ce qui m’a le plus apporté dans cette formation, c’est le lien qu’elle permet de tisser avec d’autres professionnels, ou futurs professionnels.
Quels sont les prochains objectifs que tu vises dans ton activité ?
Mon principal objectif, actuellement, c’est de pérenniser mon activité et de la rendre viable sur du long terme. J’ai investi cette année dans une seconde serre, ce qui me permet de doubler ma capacité en production de plants. Et j’ai très envie de faire davantage de fleurs coupées. On n’imagine pas l’impact environnemental des fleurs qu’on peut acheter dans le commerce, mais c’est énorme ! J’ai envie de pouvoir proposer une vraie alternative avec de la fleur fraîche, locale, bio et cultivée à la main. Là, ça va être la deuxième année de production sur les fleurs coupées, et je viens d’avoir ma première commande pour un mariage. Ça prend forme ! Mais le plant est vraiment en train de devenir la plus grosse partie de mon activité. Et c’est un bonheur de retrouver les clients d’une année sur l’autre, par ce qu’ils ont vu que les plants poussaient bien, qu’ils ont eu des super résultats au potager, et que parfois ça leur donne même envie de tester de nouvelles variétés. Alors, chaque année, je choisis les variétés avec soin, des semences bio de qualité, et je mets un point d’honneur à introduire de la nouveauté régulièrement.
Envie d’en savoir plus et de suivre ses actualités ? Retrouvez Bouiner dans les champs sur Facebook !